* L'Allemagne est le premier partenaire commercial de la
France
* La Grande-Bretagne septième, derrière la Belgique
* La croissance française ne rompt pas mais elle reste
exposée à
l'Allemagne
par Leigh Thomas
PARIS, 18 septembre, (Reuters) - Si la lente et sinueuse
sortie de la Grande-Bretagne de l'Union européenne accapare tous
les esprits en France, Paris redoute bien davantage les effets
du ralentissement économique allemand sur sa propre croissance.
L'interminable feuilleton du Brexit ne peut masquer la
réalité économique: l'Allemagne est le principal partenaire
commercial de la France et représente près de 15% des
importations et exportations françaises.
La Grande-Bretagne ne se situe dans ce classement qu'à la
septième place, derrière la Belgique, et ne représente que 5,2%
du commerce extérieur français.
Le gouvernement français s'inquiète des hésitations de
Berlin à adopter un programme de relance qui permettrait
d'éviter que la première économie européenne ne sombre dans la
récession. Un sujet qui sera sans doute abordé lors du 50e
conseil économique et financier franco-allemand qui se tient à
Paris jeudi.
"On est plus inquiets pour l'Allemagne que pour le Brexit",
a dit à Reuters un responsable de Bercy. "On est quand même
beaucoup plus exposé à l'Allemagne", a-t-il rappelé.
Rien ne permet cependant de dire que Berlin va sortir le
grand jeu pour éviter un atterrissage brutal de son l'économie
allemande au moment où son ministre des Finances Olaf Scholz a
davantage la tête à la conquête du Parti social-démocrate (SPD)
dans la perspective, encore lointaine, des élections 2021.
"Ce qui est important c'est de ne pas agir trop tard et
d'être prêt de façon préventive et ne pas être en réactif une
fois qu'il y a une crise", observe une autre source proche du
ministère des Finances. "Les choses changent un peu, mais c'est
vrai que Scholz brigue le leadership du SPD".
L'ECONOMIE FRANÇAISE SE PRÉSERVE
Soucieux d'éviter toute contagion, le gouvernement français
a annoncé cette année plus de 10 milliards d'euros de mesures
destinées à donner un coup de fouet à l'économie, que ce soit
par des baisses d'impôts ou par des mesures en direction des
travailleurs les plus pauvres ou des retraités.
Initialement pensées pour apaiser la colère des "gilets
jaunes", elles apparaissent aujourd'hui comme une aubaine pour
l'économie française en contribuant à atténuer les effets du
ralentissement allemand.
"Il y a des marges non seulement par rapport aux règles
européennes mais même par rapport à ces règles intérieures, il y
a des marges pour faire de la relance budgétaire", juge Oliver
Garnier, directeur général de la Banque de France, en charge des
Etudes et des Relations internationales.
L'économie française démontre pour l'instant qu'elle est en
mesure de surmonter le coup de frein allemand. Le ministère des
Finances vise cette année une croissance de 1,4%, plus du double
de la croissance de 0,6% anticipée en Allemagne.
Pour 2020, les chiffres de Bercy tablent sur une croissance
de 1,3% mais ces prévisions seront difficiles à atteindre si
l'Allemagne n'atteint pas son objectif de croissance de 0,9% de
son PIB.
EXPOSITION
Certains économistes français se rassurent en observant que
le ralentissement allemand semble pour l'heure essentiellement
imputable à la chute de la production automobile outre-Rhin.
Il s'agit néanmoins d'un secteur stratégique pour de très
nombreuses entreprises françaises, souligne Stephen Colliac,
économiste d'Euler Hermes.
A titre d'exemple, le principal client de Faurecia EPED.PA
n'est autre que Volkswagen VOWG_p.DE qui représente à lui seul
19% des ventes de l'équipementier automobile français.
L'Allemagne représente 31% des ventes de son concurrent Valeo
VLOF.PA et 29% de celles d'Akka AKA.F .
La presse britannique reproche souvent à la France sa dureté
dans les négociations sur le Brexit, mais c'est une position
qu'elle peut se permettre d'avoir à la lumière de l'importance
relative des échanges commerciaux entre Londres et Paris.
A l'exception de quelques petites sociétés, les entreprises
françaises sont d'ailleurs plutôt bien préparées à la
perspective du Brexit, observe le ministère des Finances.
Les exportations françaises vers la Grande-Bretagne ont même
atteint au mois de mars un niveau historique, juste avant la
date de la sortie théorique du Royaume-Uni de l'Union européenne
et au moment où les entreprises britanniques s'efforçaient de
constituer des stocks pour éviter d'éventuelles pénuries.
Parallèlement, une cinquantaine d'institutions financières
autrefois basées à Londres ont traversé la Manche pour
s'installer à Paris, emportant près de 2.000 emplois dans leurs
bagages, a déclaré mercredi sur RTL François Villeroy de Galhau,
le gouverneur de la Banque de France.
"Dans la mauvaise nouvelle du Brexit, il y a une opportunité
pour nous", a-t-il souligné.
(Leigh Thomas, avec la contribution de Gilles Guillame, Nicolas
Delame pour le service français, édité par Jean-Michel Bélot)
La France plus préoccupée par l'Allemagne que par le Brexit
information fournie par Reuters 18/09/2019 à 17:41
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